S’il n’a remporté que deux titres NBA (en 1967 et 1972), la faute aux Celtics de Bill Russell, Wilt Chamberlain reste l’un des plus grands joueurs de l’histoire pour une flopée de records qui ont de grandes chances de ne jamais être battus. On pense évidemment à son match à 100 points, mais aussi à ses 50,4 points de moyenne sur une saison, ou encore à ses 48,5 minutes de temps de jeu moyen. Oui, grâce aux prolongations, Chamberlain avait joué plus que la durée normale d’un match NBA.
Athlète exceptionnel, doué pour le saut en hauteur et le tour de piste, Chamberlain était un tel prodige physique que la NBA avait été contrainte de changer ses règles pour limiter sa domination du jeu.
Une raquette plus large, pas de gardien offensif
La combinaison de la taille, de la puissance et de la vitesse du pivot était donc presque insoluble pour les défenseurs, d’autant plus que la raquette était plus petite à l’époque.
Comme dans la NCAA maintenant, il ne mesurait alors que 3,66 mètres de large. Cela a donc permis à Wilt Chamberlain de prendre la position de poste bas, puis d’utiliser sa gâchette et ses bras gigantesques pour faire glisser le ballon dans le cercle, soit en utilisant un dunk, soit un « finger roll » en position debout. se contorsionner.
Pour limiter l’impact de « The Stilt », la NBA a donc décidé de modifier la raquette, l’élargissant ainsi à 4,88 mètres. Wilt Chamberlain a alors dû repartir plus loin du cercle, suffisamment pour aider les défenseurs à limiter son efficacité.
Phénomène athlétique, et équipé d’une gâchette annoncée à plus de 1,20 m (alors qu’il mesurait 2,16 m et avait une envergure de 2,34 m), le pivot obligeait également la ligue à adopter un gardien offensif, c’est-à-dire qu’un attaquant n’a plus le droit de toucher le ballon lorsqu’il est encore dans le cylindre du cercle.
C’est d’ailleurs pour lui que la NBA a décidé d’empêcher la remise en jeu qui passerait par-dessus le panier. Wilt Chamberlain était si puissant et sa détente si impressionnante, même sans élan, que ses coéquipiers n’avaient qu’à lancer le ballon par-dessus le panier en attendant qu’il le récupère ou le pousse dans le cercle.
Du saut en longueur aux lancers francs
Mauvais tireur au lancer, le pivot (51,1 % de réussite en carrière) avait aussi tenté de profiter des règles de l’époque pour améliorer son pourcentage. Lors de ses débuts en NBA, il était ainsi possible de tirer un lancer tout en avançant vers le cercle. En prenant un élan ou deux de la tête de la raquette, certains disent qu’il pourrait plonger la balle dans le cercle. Il pouvait en tout cas lâcher le ballon à très courte distance du panier.
La ligue a donc décidé d’interdire au lanceur de tirer en avançant, l’obligeant à rester derrière la ligne.
Alors que la NBA a toujours changé ses règles, aucun joueur ne l’a obligée à s’adapter autant que Wilt Chamberlain. La preuve de sa domination individuelle, lui qui est l’un des plus grands sportifs de l’histoire du sport en général.